Il est fréquent de trouver dans certains textes anciens des lettres substituées. Ceci peut s’expliquer de plusieurs façons :

  • l’écriture est avant tout phonétique, l’orthographe des mots n’est fixée que tardivement.
  • Dans l’écriture latine, certaines lettres n’existent pas. C’est le cas du J, du K, du V, du X, du Y et du Z. Ainsi, la distinction entre le J et le I ou le U et le V est le fait de transcriptions et restitutions ultérieures.
Extrait de la Biblia Sancti Petri Rodensis conservée par la BNF
Extrait du manuscrit en latin de la Biblia Sancti Petri Rodensis, conservé par la BNF. Pour consulter l'ouvrage, accédez au site Gallica.

Le paléographe doit savoir repérer ces cas sous peine d’être bloqué sur la transcription de mots simples et sur la compréhension d’un texte.

Le cas le plus fréquent concerne le son [i]. Le paléographe doit se souvenir de la règle suivante :

I = J = Y

Pour cette inversion (Y pour I), le recours à une lecture à voix haute peut être utile pour comprendre un mot. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le J ne se prononce plus aujourd’hui comme le I.

Le nombre de lettres concernées par ces substitutions est important. En voici un aperçu :

  • o pour a : estoient, avoit, vivoit
  • t pour d : grant, attent
  • u pour v : deuant, auons
  • y pour i : luy, moy, aussy, consenty, peyne
  • z pour s : filz, juratz
  • x pour s : troix
  • i pour j : preiudice, tousiours…

Pour vous aider, consultez également la compétence « Transcrire les mots avec orthographe différente »