Les unités de mesures sous l’Ancien Régime étaient nombreuses et variées, et leurs valeurs différaient selon les lieux. Connaître les différents termes aujourd'hui disparus relatifs aux poids et mesures permet de débloquer la lecture de termes difficiles dans un texte, car souvent abrégés. Il n'est donc pas nécessaire de connaître les valeurs exactes de tous ces termes en mètres et grammes. Il est surtout utile pour le paléographe de se familiariser avec eux, et d'avoir une idée générale de leurs valeurs, pour s'assurer de la vraisemblance de sa transcription.

Longueurs et surfaces

Le pied du roi était l’unité de base et valait 32,484 cm. Il était subdivisé :

  • en pouces ( 1/12 de pied du roi, soit 2,707cm)
  • lui-même divisé en lignes (1/12 de pouce)
  • lui-même divisé en points (1/12 de ligne)

La toise valait 6 pieds (soit 1,949 m)

La lieue commune dite aussi géographique était longue de 2282 toises (soit 4444 mètres et demi), alors que la lieue ancienne valait 3,200 km et la lieue des Postes valait 2000 toises (soit 4,288 km).

La perche de Paris valait 18 pieds (5,84 m), la perche ordinaire 20 pieds (6,49 m), la perche d’arpent 7,14 m.

Pour les étoffes, on utilisait l’aune, dont la mesure variait entre 0,52 m à Strasbourg et 1,97 m dans le Dauphiné. De 1812 à 1837, on crée l'aune métrique qui vaut 1,20 m.

Les mesures de surface les plus utilisées sont le pied carré, la toise carrée, la perche carrée, l’acre (ou arpent carré), variable selon la perche utilisée.

Poids

La livre est une ancienne unité de poids qui est très mal déterminée puisqu'elle variait, selon les provinces, de 380 à 552 grammes. De plus, la division n'était pas partout la même : à Paris, elle se divisait en 16 onces ; dans l'Ain, elle en valait 18 ; à Lyon, elle n'en valait que 12.

Le marc est un poids dont on se servait en France et dans plusieurs états de l'Europe, pour peser diverses sortes de marchandises, et particulièrement l'or et l'argent : c'est principalement dans les hôtels des monnaies et chez les marchands qui ne vendaient que des choses précieuses ou de petit volume que le marc et ses divisions étaient en usage.

L’once : ancien poids qui était d'abord la douzième partie de la livre romaine ; il était restée la douzième partie de la livre de Lyon et du midi de la France ; il était la seizième partie de la livre de Paris .
Le denier : Il s'agit d'un terme de monnayage. Il correspond au tiers du gros ou la 24ème partie de l'once et la 192ème du marc. C'est le poids de la pièce de monnaie du même nom.
Le quintal : le quintal est un poids de cent livres (48,95 kg). A ne pas confondre avec le quintal métrique qui correspond à un poids de 100 kilogrammes.
Le millier : le millier est une unité qui représente mille livres (489,5 kg)
Le tonneau : en marine, le tonneau correspondait à un poids de deux mille livres et en volume, un espace de 40 pieds cubes (979 kg)
La corde : mesure de bois à brûler que l'on prenait avec une corde et qui équivaut à peu près à quatre stères. La corde de Paris valait 3,8 stères (25 livres) ; la corde de grand bois 4,4 et la corde de port 4,8.
Le quarteron : unité de poids qui est la quatrième partie d'une livre (122,4 grammes).

Volume pour les liquides

La pinte est une mesure pour le vin et les liquides, elle vaut 0,92 l à Paris, mais 1,28 l à Bordeaux.
La chopine vaut la moitié d’une pinte.
Le setier vaut 8 pintes.
Le muid vaut 288 pintes à Paris (265 litres), 274 litres en Bourgogne.
La barrique vaut 238 litres à Bordeaux, 225 litres en Languedoc et Gascogne.
Le foudre équivaut à 4 muids.
Le tonneau vaut 864 pintes.

Le système métrique

En 1790, L’assemblée Constituante se prononce, sur proposition de Talleyrand, pour la création d'un système de mesures stable, uniforme et simple. Le système métrique décimal est créé, permettant de convertir plus aisément les unités puisque désormais, pour passer d'une unité à ses multiples ou ses sous-multiples, il suffit de déplacer la virgule. Par décret du 18 germinal an III (7 avril 1795), ce système est adopté, les unités des poids et mesures deviennent alors le mètre, le kilogramme et la seconde.
Par arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800), l'emploi de tout autre système est interdit.
Durant la Restauration , avec le retour de la monarchie française, le système métrique est aboli en France (1812), avant d’être réintroduit en 1830.
Depuis la loi du 4 juillet 1837, l'emploi d'autres unités dans les actes administratifs officiels est passible d’amendes.