Comprendre l’état du document est une étape préliminaire importante pour déchiffrer un texte. En effet, certaines altérations vont entrainer des problèmes de lecture du texte.

On peut distinguer les dégradations liées à l’état matériel du document et celles liées à son état sanitaire.

L’identification exacte des dégradations n’est pas aisée sans voir le document original. Dans certains cas, il est même nécessaire de procéder à des analyses en laboratoire (pour savoir si une moisissure est active par exemple).

Il ne s’agit pas ici de devenir spécialiste de la conservation des archives, mais juste de mieux comprendre le document et son histoire lors du premier examen visuel.

Les déchirures

Les déchirures proviennent de la manipulation des documents.

Les déchirures peuvent être prises en charge par un spécialiste, un restaurateur patrimonial. Il va, après nettoyage de la page, apposer une sorte de surcouche de papier pour réunifier les deux parties de la page déchirée. Cette surcouche est constituée d’un papier très fin, dénommé papier japon, qui permettra toujours de lire le texte. En cas de lacune, il n’est évidemment pas possible de retrouver le texte perdu.

Pour le paléographe, les déchirures peuvent être sur le texte et entrainer des difficultés pour déchiffrer certains mots. Certaines parties du texte peuvent avoir disparu. Il faut alors utiliser les techniques de repérage de l’information pour comprendre le texte.

Les plis

Les plis sont causés par une mauvaise manipulation des documents.

Dans les cas les plus graves, tout un document peut ainsi être illisible
Il ne faut pas déplier soi-même un pli : on risque d’aggraver le phénomène.  Les fibres du papier vont être déchirées au même endroit, sur les deux faces de la feuille. Cela peut occasionner des déchirures.

Pour des documents en parchemin, forcer la peau à se déplier peut là aussi la casser.

Face à un document pliés, le paléographe ne doit donc pas forcer l’ouverture.

Les galeries d’insectes

Certains insectes se nourrissent de papier. S’ils nichent dans un document, ils vont creuser le papier. Il peut s’agir d’un trou isolé sur quelques pages d’une liasse (ensemble de documents maintenus groupés dans une chemise) comme de galeries complètes attaquant tout un registre. L’insecte ne se soucie pas d’éviter les encres et peut donc créer des textes à trous…

Pour le paléographe, il n’y a pas de moyens de retrouver les éléments perdus. Il peut juste essayer de faire des suppositions en cas de lettres d’un mot « perdues », et mettre à profit les techniques pour retrouver les informations principales en cas de dommage plus important.

Les moisissures

Les moisissures entrainent des taches sur le papier, mais aussi altérer sa consistance : il semble devenir friable, s’émietter. On dit alors que le papier est pulvérulent.

Les moisissures peuvent rendre une partie du document illisible (le plus souvent sur les bords).

 

Toutes ses altérations rendent souvent un document incommunicable jusqu’à sa restauration : continuer de la manipuler entrainerait des pertes irrémédiables. C’est pourquoi vous ne trouverez sur Scribe que des documents peu atteints par ces dégradations : dans les cas les plus graves, même pour l’archiviste, il n’est pas question de consulter ceux-ci et de prendre le risque de les abîmer davantage !