Il existe trois supports d’écriture (en dehors de la pierre, des tablettes d’argile, etc) :
-    le papyrus,
-    le parchemin,
-    et le papier.
Il peut être important pour le paléographe de repérer le support du texte qu’il transcrit pour le dater, et dans une moindre mesure pour connaître le type d’acte et son importance.


Le papyrus

Réalisation

Le papyrus est conçu à partir de la plante de papyrus, découpée en lamelles superposées sur une tablette en deux couches perpendiculaires.

Utilisation

Il est créé il y a environ 5000 ans, et surtout utilisé en Égypte et dans le bassin méditerranéen sous l’Antiquité. Il a pu être utilisé en France jusqu’au VIIème siècle.

Comment le reconnaître?

Il existe très peu de documents d’archives en France écrits sur papyrus. Il est donc peu probable de le rencontrer. On peut néanmoins l’identifier grâce à sa structure en fibres croisées.

Papyrus issu des collections de la BNF
Document issu des collections de la BNF

 

Le parchemin

Réalisation

Le parchemin est réalisé à partir de peau animale (moutons, chèvres, et veaux pour le plus précieux des parchemins, le vélin). Les peaux sont dégraissées, décharnées, trempées dans des bains de chaux, raclées, polies, puis tendues pour sécher. Sa conception en fait un support onéreux.

Utilisation

On fait remonter la première utilisation du parchemin au roi Pergame, au IIème siècle avant J-C. Il se répand surtout à partir du VIème siècle après JC. C’est le principal support de l’écrit jusqu’au XVème siècle. Ensuite, l’utilisation d’un parchemin témoigne de l’importance de l’acte. Actuellement, au Royaume-Uni, toutes les lois continuent d’être éditées et conservées sur vélin, du fait de la durée de vie de ce support.

Comment le reconnaître ?

Bien que transformé, on reconnaît un parchemin par son aspect organique : on reconnaît la texture du cuir. Au toucher, il est souvent plus épais que le papier. On distingue les deux côtés d’un parchemin : le côté chair (face intérieure de la peau), lisse, sur lequel on écrit, et le côté fleur (face extérieure de la peau), qui portait le poil de l’animal. On peut donc voir des points sombres à l’ancienne place des poils.

Parchemin comprenant une partie des poils de la bête
Parchemin conservé aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques (B 3496)

Le papier

Ne sont ici détaillées que les principales formes de papier, en cours jusqu’au début du XXème siècle.

Le papier chiffon

Réalisation

Il est conçu à partir d’une pâte, réalisée à partir de chiffons lavés, débités, bouillis. La pâte est ensuite étalée sur un tamis, diluée, puis renversée sur un feutre. Différentes couches sont superposées avant d’être pressées, puis séchées.

Utilisation

Il est connu en Chine dès le Ier siècle après JC. On l’utilise en France entre le XIVème-XVème siècle (période où il supplante le parchemin) jusqu’au XIXème siècle.

Comment le reconnaître?

Le papier chiffon est aisément repérable car sa fabrication laisse de nombreuses empruntes sur le papier final. Les chassis de bois avec treillis qui récupèrent la pâte à papier forment des traits horizontaux (appelés vergeures) et verticaux (les pontuseaux). Les différents producteurs de papiers apposaient souvent un filigrane sur le papier. Produit de manière plus artisanale que le papier à bois, les bords du papier chiffon sont souvent plus irréguliers (bien qu’il puisse être recoupé).

Bords du papier chiffon
Bords irréguliers d'un papier chiffon
Trames du papier chiffon
Trames visibles horizontalement et verticalement sur un papier chiffon

Le papier bois

Réalisation

Le procédé est similaire mais la pâte à papier est faite à partir de bois. La réalisation est industrialisée.

Utilisation

Il est utilisé à partir du XIXème siècle.

Comment le reconnaître ?

Ce papier peut être repéré par sa surface très lisse et homogène. Il peut être plus fin que le papier chiffon. Il ne comprend pas de filigrane (sauf reproduit artificiellement). Ces bords sont nets et réguliers.